Les épisodes de fortes pluies sur la Région wallonne s’accompagnent de plus en plus souvent de coulées de boues aux conséquences dévastatrices pour les personnes touchées. Ecolo avance trois propositions concrètes pour agir dès maintenant sur les causes liées à certaines pratiques agricoles, comme ce fut le cas lors des récentes inondations qui ont touché le Brabant wallon.
Les pistes ne manquent pas pour atténuer l’impact de phénomènes climatiques extrêmes et repousser le moment où leurs conséquences deviennent catastrophiques pour les habitants. Les pouvoirs publics doivent significativement investir dans des mesures de prévention à la fois globales et ciblées, plutôt qu’assumer des coûts de réparation croissants.
Il est urgent d’actualiser et de renforcer le plan « Pluies » qui vise à prévenir les risques d’inondations et, surtout, de le mettre concrètement en œuvre. Bien que les actions à mener dans ce cadre soient multiples et diversifiées, il n’en reste pas moins que le secteur de l’agriculture gère à lui seul plus de 40 % du territoire wallon. Il est donc un partenaire privilégié de toute politique d’aménagement durable de notre environnement, qu’il s’agisse de sauvegarder les milieux et espèces ou de prévenir le ruissellement et l’érosion.
Pour que les choses changent, Ecolo veut stimuler les pratiques agricoles allant dans ce sens, et propose 3 mesures concrètes :
Contrôler et faire respecter les règles existantes :
Pour que notre agriculture soit plus respectueuse de l’environnement, l’attribution des aides agricoles européennes est soumise au respect d’un certain nombre de règles. Malheureusement, celles-ci ne sont pas toujours respectées par tous les agriculteurs: non respect des bandes « tampon » le long des cours d’eau, labour jusqu’aux limites des voiries, arrachage de haies, fauchage excessif de talus, etc.
Ecolo souhaite que les contrôles de l’éco-conditionnalité effectués par la Région wallonne ciblent prioritairement les zones sensibles, telles que les zones inondables. Ou celles qui sont identifiées par la cartographie des zones à risques érosifs dont la Région wallonne dispose mais qu’elle n’utilise pas.
Renforcer l’efficacité et l’activation des mesures agro-environnementales (MAE):
Les agriculteurs peuvent faire appel à ces mesures européennes pour obtenir des compensations financières en échange des efforts réalisés pour l’environnement. Ces MAE rencontrent un succès important mais de façon très différente d’une sous-région à l’autre et ce sont les exploitations situées dans les zones les plus dégradées en termes de biodiversité et de qualité des sols qui les utilisent le moins. A l’instar de la France ou de la Suisse, la Région wallonne pourrait imposer à l’ensemble des exploitations un minimum de 5% de surfaces favorables à l’environnement.
Mobiliser les outils à disposition des communes :
Au-delà de la politique de délivrance de permis, les communes ont la possibilité d’agir concrètement pour prévenir les inondations et coulées de boue répétées à certains endroits. Les bourgmestres peuvent faire respecter la distance d’interdiction de labour de part et d’autre des voiries, a fortiori quand il s’agit de terrains publics. Dans des cas particuliers le justifiant, ils peuvent imposer, pour des motifs de sécurité et de salubrité publique, des mesures aux agriculteurs visant à limiter l’érosion de leurs sols. Il existe également des subventions régionales pour des aménagements antiérosifs qui sont d’ailleurs trop peu sollicités par les communes.
Ecolo invite dès lors le gouvernement wallon à informer les communes et à les inciter à utiliser les outils auxquels elles ont accès.
Patrick Dupriez
Député wallon