Les couches lavables, les jeunes parents en ont tous entendu parler mais hésitent encore les adopter. Ce n’est pourtant pas aussi compliqué qu’on pourrait le croire. Et quand on sait que c’est à la fois écologique et économique, on se lance!


Il m’aura fallu un deuxième petit bout de chou pour les tester pendant quelques mois. Mais soyons bien d’accord, je n’ai pas fait un deuxième enfant juste pour écrire cet article sur les langes lavables !

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Commençons par les contraintes, comme ça, ce sera fait… A mes yeux, il y en a peu.

Qui dit « lavables », dit… lessive ! Hé oui mesdames (ou messieurs, mais avouez-le, vous êtes peu à être concernés par ce chapitre), il faut compter une machine supplémentaire à faire tourner tous les deux jours. Mais, qu’est-ce qu’une machine en plus pour les femmes organisées que nous sommes, n’est-ce pas ?

Et puis, il y a l’investissement de départ. Non négligeable, certes: entre 350 et 500 euros pour un pack de « trois jours ». Petite astuce perso ? J’ai réglé le problème en les plaçant sur la liste de naissance sur laquelle j’ai supprimé la centaine d’objets inutiles genre « baignoires supersoniques » et « tables à langer hyper-méga-je ne sais quoi » qui ne nous serviront jamais. Pensez- y pour votre petit premier… et le coût s’en verra diminué puisque les langes lavables pourront servir pour les suivants.

Bon, ok, vous changerez un peu plus votre bébé avec des couches lavables. En moyenne 5840 fois contre 4380 fois avec des jetables. Mais si l’on prend cette consommation moyenne de jetables sur deux ans et demi (c’est à dire jusqu’à l’âge désiré de la propreté pour l’entrée à l’ école), cela vous coûtera pour des couches discount 773 euros et pour des couches de grande marque… êtes-vous assis ? 2190 euros. Alors que, pour les lavables, si l’on fait une moyenne de prix, en y incluant la consommation énergétique en eau et électricité, l’amortissement annuel de la machine à lessiver, le coût des produits d’entretien ainsi que celui des feuillets de fond de la couche, le coût total sera de 651 euros. Comparez ! Quelle économie.

Nous en arrivons donc à l’avantage majeur des couches lavables : l’avantage économique démontré ci-dessus. Au vu de ces chiffres, n’avez-vous pas vite oublié l’investissement de départ ?

Ne négligeons pas non plus l’aspect écologique ! Les couches lavables sont exemptes d’un maximum des matières chimiques que l’on trouve dans les jetables (dioxine, polyacrylate, TBT … ). Elles ne contiennent pas non plus de polyacrylate. Il s’agit du gel absorbant que l’on trouve dans les jetables et qui  » …était également utilisé dans les tampons hygiéniques pour femmes, il a dû en être retiré en 1985 car il était associé au syndrome de choc toxique. Son fort pouvoir absorbant rend la poudre de cette substance dangereuse en cas de contact avec les yeux ou d’inhalation. Il est recommandé de ne pas déchirer les couches afin de ne pas en extraire la poudre.  » (Anne-Sophie Ourth)

Parlons maintenant confort. Les petites fesses de votre bébé respireront mieux que dans une couche jetable. En effet, la couche jetable contient du plastique et le fameux gel dont je viens de parler. Ceux-ci maintiendront bébé certes plus au sec, mais provoqueront aussi des irritations, des allergies à certains composants et autres effets divers. Aucune des études publiées ne le prouve formellement à l’heure actuelle, mais aucune de ces études ne prouve le contraire non plus! Alors pourquoi ne pas appliquer le principe de précaution ? Je vous avoue aussi que l’idée que mon enfant macère bien au chaud dans ses urines me rebute quelque peu. Pas vous ? Sans oublier que les couches lavables sont biodégradables en 6 mois. Avant d’être jetées , elles peuvent êtres réutilisées comme chiffons. Si on compare, on constate que les jetables seront entièrement biodégradables au bout de …200 à 500 ans, selon les composants. Il n’y a donc pas photo !

couche_20lavable_20sac_20a_20couche_204_20couleurs.jpgProfitons-en, au passage, pour jeter aux oubliettes l’image des couches lavables que nos grands-mères, pliaient de façon savante et fermaient avec une épingle de sûreté. Aujourd’hui, les jetables se ferment avec un scratch ou des pressions et s’ adaptent à la taille et au poids de votre enfant… Personnellement, j ai choisi des TE1 (« tout – en – un » ) qui requièrent un minimum de manipulations. Il en existe d’autres modèles : TE2, à poches kangourou… Je ne vais pas m’étendre sur ce sujet car cela dépend du mode de vie que vous avez. Je vous inviterai plutôt à faire confiance à la conseillère d’un magasin de puériculture spécialisé en matériel écologique. Elles répondront patiemment à toutes vos questions et leurs conseils vous seront précieux.

Pour terminer, savez-vous qu’un seul de vos enfants produira une TONNE de déchets en couches jetables ce qui vous coûtera le prix d’une 40 aine de sacs poubelles? Cela à également un coût communal. Pour évacuer 1 tonne de déchet notre commune paie +- 115 euros. Certaines d’entres-elles (Namur , Rixensart …) ont donc décidé en fonction de leurs moyens d’ offrir une prime(entre 75 et 125 euros ) aux heureux parents qui font cet investissement. N’ est-ce pas là , un choix économique mais aussi écologique qu’elles font pour l’ ensemble de la société ? Si on imaginait cela chez-nous ? On en reparle ?

Virginie Leener

Sources: « Les couches lavables constituent une alternative moderne écologique et économique aux jetables.  » , thèse publiée sur le net de Anne -Sophie Ourth des facultés universitaires des sciences agronomiques de Gembloux . « Les couches lavables » de Marianne Markmann aux éditions Jouvence