Vous en avez peut-être entendu parler, certains brandissent une étude dont les autorités communales n’auraient pas tenu compte et qui aurait permis d’éviter les inondations de cet été. D’autres craignent les conséquences des travaux dans le cadre du PRU d’Orp-le-Petit. Que faut-il en penser ?


Une étude d’incidences pour un remembrement agricole … qui n’est pas encore abouti

Préalable à la décision d’entamer une (longue) procédure de remembrement agricole à Orp-Jauche (tout le nord de la commune), Jodoigne et Hannut, une étude d’incidences a été réalisée en 1995. Elle a fait partie intégrante de la décision de lancer ce remembrement agricole. Il s’agit d’un document imposant, fort complet, lourd de centaines de pages et comportant de nombreuses recommandations à mettre en œuvre, touchant aux différents aménagements à prévoir (zones cultivées et non cultivées, fossés, ruissellements, travaux de rétention d’eaux, chavées, végétations à planter, arbres et haies, prise en compte des zones vulnérables, lutte contre les érosions par les vents et les pluies, etc.). En votant la décision de lancer ce remembrement agricole, les Conseils communaux des communes concernées s’obligeaient à suivre ces recommandations. Cette étude d’incidences a été actualisée en 2006, et a été présentée aux différentes communes.

Comme pour toute étude d’incidence, une version “non technique” a été rédigée. Plus courte et synthétique, elle résume les grandes options et recommandations, sans entrer dans les “détails” et précisions techniques.
C’est cette version résumée qui a été présentée par certains comme une étude “de la Région wallonne” (c’est en fait un bureau d’études spécialisé qui a réalisé l’étude d’incidences), dont la commune d’Orp-Jauche n’aurait pas tenu compte. Il est parfois sidérant de constater la légèreté avec laquelle certains répercutent des informations erronées, y compris parmi les correspondants de certains médias.

Un remembrement agricole est une entreprise de très longues haleine, où il faut classer les terres en fonction de leurs qualités en leur attribuant des points, entendre les vœux de chaque propriétaire et exploitant quant aux regroupements des parcelles, dessiner des chemins de remembrement, réaliser des enquêtes publiques, et, enfin, envisager les regroupements des parcelles de chacun, le “relotissement”. Ce dernier suppose que chaque propriétaire et exploitant retrouve, avec les parcelles qui lui seront attribuées, le même nombre de “points” que ceux dont il disposait au départ (avec, par exemple, moins de surfaces mais de meilleure qualité, ou l’inverse). Il n’est envisagé à Orp-Jauche, aux dernière nouvelles et après de nombreux reports, qu’à l’horizon de fin 2013 … si tout va bien (!).

Il faut bien comprendre qu’aucune des mesures recommandées par les études d’incidences ne peut être mise en œuvre avant que le “relotissement” n’aie abouti. Le Comité de remembrement ne s’est d’ailleurs pas privé de le rappeler chaque fois que Pierre Sondag, depuis les bancs de l’opposition d’abord, puis comme échevin ensuite, faisait référence à cette étude d’incidences, ou que Marie-Joëlle Hanot déposait des propositions de plantations d’arbres et de haies

Mais il est certain qu’Ecolo Orp-Jauche et ses mandataires veilleront de près à ce que les recommandations de l’étude d’incidences soient mises en œuvre une fois le relotissement arrêté.

La version « non technique » de cette étude d’incidences est disponible sur le site http://agriculture.wallonie.be/apps/spip_wolwin/article.php3?id_article=184
Elle peut aussi être consultée dans sa version complète soit auprès de l’administration communale, soit auprès du comité de remembrement (bâtiment « Chaville », 1er étage, rue du Chaufour, à Orp-le-Grand).

Le PRU d’Orp-le-petit : un bassin de rétention sous le site

L’actuel projet de périmètre de remembrement urbain (PRU) au centre d’Orp-le-Petit a été aussi précédé d’une étude d’incidences, qui a, parmi bien d’autres questions, examiné la question du ruissellement et du débordement des eaux. De multiples aménagements sont prévus pour absorber ou retenir les eaux en cas de fortes pluies.

Suite aux inondations catastrophiques que nous venons de connaître, le Collège réexamine, avec le promoteur, la question des capacités de rétention, tant des eaux de ruissellement que de crues par débordement du cours d’eau. Un important bassin de rétention d’eau devra être aménagé sous le site. Il recueillera non seulement les eaux de pluies mais aussi celles provenant d’un éventuel débordement du cours d’eau longeant le site. A côté de l’installation de ce bassin de rétention, d’autres mesures sont prévues pour absorber l’excédent d’eau et assurer une rétention encore plus importante que celle préconisée dans l’études d’incidence relative au PRU et en tenant compte des évolutions climatiques.

Rappelons qu’une fois le PRU adopté par le Gouvernement wallon, rien ne pourra se faire sans permis d’urbanisme, et que ce sont ceux-ci qui devront notamment préciser et calibrer les mesures à prendre. Un PRU n’est qu’un périmètre dans lequel on indique ce que l’on souhaite réaliser. C’est au moment de l’examen et de la délivrance des permis que le plus important se jouera.